Peut-être plus que tout autre sport, l’escrime se joue à un cheveu, quand une touche, une lumière qui s’allume, se fait sur l’épaisseur d’un cheveu…
Ce week-end, l’équipe masculine senior engagée en N3 aux championnats de France avait la possibilité de monter en N2. Il fallait pour cela finir 1er ou 2ème. Malheureusement l’équipe composée de Lucas Abdellah, Pierre-Yves Autrique, Sébastien Congos et Sébastien Hanicotte ont perdu 48-47 en 1/2 finale.
A discuter avec leur maître d’armes Frédéric Chotin, l’émotion est encore palpable. Les épéistes douaisiens, rejoints cette année par Sébastien Hanicotte (venu de Bruay) qui tire en surclassé, ont fait « un superbe parcours » pour arriver en 1/2 finale alors que 32 équipes étaient engagées.
Pour franchir le dernier obstacle vers la finale, l’équipe adverse a débauché cette année un concurrent sérieux, cubain et membre aux derniers JO de l’équipe cubaine. Nos tireurs, dont trois ont été formés depuis des années par Frédéric Chotin, ne désarment pourtant pas. Depuis le début de la compétition, Frédéric Chotin, sur toutes les rencontres a décidé de faire tirer les 4 garçons parce que l’expérience est trop forte pour ne pas la faire partager par tous. Et la stratégie est payante : le dernier relai de cette 1/2 finale (en 45 touches) est pris à 39-40 en faveur des adversaires. Se présente alors Pierre-Yves Autrique (passé tout près de la N1 cette année en individuelle) face à son opposant cubain.
Je vous laisse alors lire le déroulement du score digne des grandes dramaturgies sportives, le score de gauche est celui des Douaisiens :39-40
40-40
40-41
41-41
41-42
42-42
42-43
43-43
44-43 (tension à son comble, la touche pour la N2 est en faveur de Douai !)
44-44
45-45
46-46 (l’un va rompre, avec ces touches doubles…)
47-47
47-48 !…
Entre joie d’un tel parcours, d’un tel match et grande déception (avec tout ce qu’elle peut avoir aussi de physique, de corporel) d’être passé si près, le cœur balance encore. Mais une chose est sûre, l’équipe, le maître d’armes, le président David Delhommé, Antoine Bertoux arbitre national douaisien qui officiait sur cette compétition, ont vécu un moment intense qui soude une équipe, qui donne matière à motiver de jeunes générations en pleine formation, un moment qui fait toute la force du sport, du vrai, pas du cinoche de bas étage ! On se comprend…
